Dans les prairies étoilées

 

Marie-Sabine Roger

Édition La Brune au rouergue. 2016.







4e de couverture :

L’Artiste (moi), l’air inspiré et la mèche en bataille,

un muscat frais à point à portée de la main,

dessine sous les arbres, en marcel à trous-trous,

pour bien mettre en valeur ses pectoraux d’aquarelliste.

En fond de décor, Prune, en petit short blanc et lunettes de soleil,

répond aux critiques d’art venus par cars entiers et massés

derrière le portail, qui tentent d’apercevoir l’Artiste (moi),

et de saisir la portée universelle de cette création

en train de naître, là-bas, sous leurs yeux ébahis

et son trait magistral.



Prune et Merlin ont quitté la vie citadine pour une vieille ferme pleine de promesses et de travaux à faire, perdue dans la campagne.

Auteur de bandes dessinées et aquarelliste animalier, Merlin pense accéder enfin au bonheur absolu. Mais la vie ouvre soudain un de ses chapitres sombres : son meilleur pote meurt, celui qui lui a inspiré son héros préféré et lui a apporté la gloire… Que va devenir l’univers de Merlin ?

Marie-Sabine Roger donne naissance à une tribu de personnages attachants et inattendus, et nous entraîne à sa suite dans l’imaginaire d’un artiste aux prises avec sa création.



Mon avis :

Une personne avec qui je parlais de ce livre m’a demandé s’il s’agissait d’un roman « feel good ». Il fait croire que la description que je lui en faisais pouvait le laisser penser… Peut-être parce que Marie-Sabine Roger est une incorrigible optimiste. Cependant, je n’aurais pas placé cet ouvrage dans cette catégorie (que je n’apprécie pas spécialement).

Le « feel good » a tendance à vous vendre la même soupe que les champions du bien-être et leurs recettes sans originalité qui ne font du bien qu’à leur porte-monnaies. Non, l’autrice de La tête en friche, de Vivement l’avenir ou de Bon rétablissement, parmi d’autres et celui-ci, et d’un nombre de romans et d’albums illustrés pour la jeunesse, ne fait pas partie de ces enfonceurs de portes ouvertes cités plus haut !

Dans ce roman, elle réussit (encore une fois) à nous présenter des personnages extraordinairement normaux tout en étant absolument singulier, voire normalement extraordinaire. Et ainsi va leur vie. Ils souffrent ou éprouvent de la joie, ils s’interrogent ou sont pleins de certitudes, mais ils cheminent, même s’ils ne savent pas toujours où ils vont.

Marie-Sabine Roger n’essaie pas de nous vendre du bonheur obligatoire, elle nous propose seulement de faire un bout de chemin en compagnie de Merlin, de Prune et de leurs amis. Et ce bout de route, on le parcourt le sourire aux lèvres, alors quand une lecture vous fait cet effet, pourquoi bouderait-on son plaisir ?

Dans une précédente chronique sur un autre roman de cette autrice (voir lien plus haut), j’avais écrit qu’elle me rappelait Christiane Rochefort, j’ajouterais qu’on peut aussi la rapprocher d’Anna Gavalda, chez qui on retrouve peut-être le même genre de personnages un peu décalés, mais qui pourrait fort bien être de nos voisins.

Alors si vous connaissez et appréciez l’une ou l’autre de ces autrices, n’hésitez plus, Marie-Sabine Roger vous plaira certainement.



 




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