Une mort à Kitchawank

 T.C. Boyle

Grasset Édition. (Nouvelles.)

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Simone Arous.






4e de couverture :





Des adolescents qui se promènent dans un zoo à leurs risques et périls au couple qui retourne vivre sur les ruines radioactives de son passé, en passant par un pauvre homme frôlant la folie à cause d’un amour impossible ou encore un géant élevé pour devenir un super-héros… Les personnages se succèdent et Boyle, entre douceur et cruauté, prend plaisir à les malmener, à perturber leur quotidien, à laisser s’exprimer sa créativité débordante.

Des histoires tour à tour sombres, hilarantes ou sordides qui brillent par leur humour noir et leur cynisme mordant.


Mon avis :






Bon, commençons par le petit truc qui accroche : je présume que ce sont les éditeurs qui rédigent les quatrièmes de couverture, et bien sûr, ils présentent l’ouvrage sous son meilleur jour. On peut le comprendre… C’est pourquoi il ne faut jamais prendre leurs paroles au pied de la lettre ! Ainsi, les histoires de ce recueil de nouvelles sont généralement sombres, voire carrément sordides ; elles distillent toutes un humour assez noir marqué par un cynisme, il est vrai, plutôt mordant. Mais si un lecteur de chez Grasset a trouvé ne serait-ce qu’un seul de ces récits hilarant, soit il a un sens de l’humour particulier, soit il s’est trompé de bouquin !

Autant vous prévenir tout de suite, vous n’allez pas vous dilater la rate à la lecture des textes de cette publication. Tout au plus, certains passages vous arracheront-ils un sourire, si vous n’avez pas mal aux dents. Non, l’humour de T.C. Boyle ne fait pas d’éclat, il s’intériorise, se distille discrètement en arrière-pensée. En fait, rien dans ces petits morceaux d’existence qu’il décrit n’est fondamentalement drôle, mais on s’en amuse, comme au souvenir d’une situation qui, avec le recul, nous paraît soudainement ne mériter que ça : un sourire un peu dépité, parce qu’on avait alors agi sottement ou à côté. Parce qu’on était trop jeune et inexpérimenté, ou trop vieux et trop bête…

Alors certes, on n’est pas mort de rire, en lisant ces tranches de vie, mais toutes les situations nous paraissent proche de nous malgré l’ambiance très américaine (c’est normal, ça se passe aux États-Unis), ce qui fait qu’on est accroché par le récit et qu’on le suit comme on écouterait un vieux copain nous conter ses souvenirs. Et c’est sans doute ce qui fait toute la force de la plume de T.C. Boyle.

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