L'homme peuplé

 

Franck Bouysse

Albin Michel. 2022.







4e de couverture :

Et si l’inspiration n’était qu’une manière d’accueillir les fantômes ? Un suspense métaphysique somptueusement orchestré où les fatalités familiales rencontrent les chimères d’un grand écrivain.

Harry, romancier à la recherche d’un nouveau souffle, achète sur un coup de tête une ferme à l’écart d’un village perdu. C’est l’hiver. La neige et le silence recouvre tout. Les conditions semblent idéales pour se remettre au travail. Mais Harry se sent vite épié, en proie à un malaise grandissant devant les événements étrangers qui se produisent.

Serait-ce lié à son énigmatique voisin, Caleb, guérisseur et sourcier ? Quel secret cache les habitants du village ? Quelle blessure porte la discrète Sofia qui tient l’épicerie ? Quel terrible poids fait peser la mère de Caleb sur son fils ? Entre sourcier et sorcier, il n’y a qu’une infime différence.

Au fil d’un récit où se mêlent passé et présent, réalité apparente et paysages intérieurs, Franck Bouysse trame une stupéfiante histoire des fantômes qui nourrissent l’écriture et la création.



Mon avis :

J’ai découvert Franck Bouysse avec Plateau, qui n’est pas son premier roman, et j’avais beaucoup aimé. Par la suite, j’ai lu Buveurs de vent puis Né d’aucune femme. L’homme peuplé est donc le quatrième livre de cet auteur que je dévore, et je pèse mes mots. Celui-ci, je l’ai littéralement avalé !

J’avais dit, après ma lecture de Plateau, qu’il y avait du Giono, chez Franck Bouysse, et je le maintiens. En effet, rares sont les auteurs capables de nous faire ressentir un paysage avec autant d’intensité que ces deux-là. Et malgré la différence d’époque, la ressemblance ne s’arrête pas là : même si leurs mondes respectifs, à cause de cet écart, sont fort différents, tous deux savent également donner une épaisseur à leurs personnages, même les plus improbables. Et pour parler de leurs différences, si Giono, en bon méridional, aimait les fortes gueules, Bouysse le Corrézien préfère les taiseux.

Comme dans les autres romans de Bouysse, l’action se déroule dans le monde rural, loin du fracas des villes et du bétonnage à tout-va. Ici, comme dans ses autres écrits, l’un des principaux personnages, c’est la nature. Pas celle des écolos qui la décortiquent, l’analysent, l’idéalisent, voire l’humanisent, mais celle des paysans, multiple, vivante et mystérieuse. Car il y a toujours cette part de superstition, chez les personnages de Bouysse, qui vient de leur proximité avec la terre et leurs rapports avec les traditions. Même si l’histoire se déroule au vingt-et-unième siècle, le poids du passé colle comme de la glaise et apporte le mystère qui vient pimenter ses récits.

Franck Bouysse est l’un des auteurs que je recommande le plus chaleureusement, non seulement pour la finesse de ses narrations, mais aussi pour la qualité de son écriture.

Cerise sur le gâteau, dans L’homme peuplé, l’écriture est justement au centre du roman.

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