Les insolents

 

Ann Scott

Calmann Levy. 2023.








4e de couverture :

« À la sortie de la petite gare, en sentant la moiteur dans l’air et en voyant les palmiers sur le parking, elle a eu l’impression de débarquer dans un autre coin que le Finistère, quelque chose d’étrangement chaud, humide, enveloppant, et elle a su qu’elle allait être bien ici. »

Alex, Margot et jacques sont inséparables. Pourtant, Alex, compositrice de musique de films, a décidé de quitter Paris. À quarante-cinq ans, installée au milieu de nulle part, elle va devoir se réinventer. Qu’importe, elle réalise enfin son rêve de vivre ailleurs et seule.

Après La grâce et les ténèbres, Ann Scott livre un roman très intime. Son écriture précise et ses personnages d’une étonnante acuité nous entraînent dans une subtile réflexion sur nos rêves déçus, la solitude et l’absurdité de notre société contemporaine.



Mon avis :

Si vous aimez les romans intimistes, alors celui-ci devrait vous plaire. D’abord, par la justesse de la plume qui va fouiller dans les méandres de l’introspection avec autant de délicatesse que de perspicacité. Pas de fausse pudeur, ici, les personnages sont crus, non pas tant dans leurs propos, mais dans leur regard sur eux-mêmes, sur leurs rapports aux autres, leurs envies, leurs désillusions, leurs regrets…

« Quand on se sent seule au milieu des autres, autant l’être pour de bon… » La narratrice a un peu plus de quarante ans, elle a dépassé la moitié de sa vie, elle veut se réinventer. Mais pour se réinventer, ne doit-on pas faire l’inventaire de son passé ? C’est une entreprise qu’elle a décidé d’aborder seule, mais pour quelqu’un qui n’a vécu qu’en mode urbain dans tout ce que cela représente de contact permanent avec « l’ultramoderne solitude » de la grande ville, vivre en solitaire, soudainement face à soi-même, c’est un sacré challenge. Peut-être qu’au fond, la solitude, c’est mieux quand on n'est pas tout seul…

Le regard tourné vers l’intérieur, certes, mais sans perdre le contact avec le quotidien, la narratrice nous entraîne sur des sentiers de réflexions intimes qui mèneront chacun vers son propre paysage mental. C’est une balade que je vous conseille fortement, parce qu’elle parle de la vie dans ses différentes étapes, et si cela peut amener le lecteur à se poser un certain nombre de questions, Ann Scott parvient à aborder ces rivages graves et intimes sans jamais que cela devienne plombant. Une lecture que je recommande.




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