Le jour d'avant

 

Sorj Chalandon

Grasset. 2017.







4e de couverture :

« Venge-nous de la mine », avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui avais promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J’allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n’avaient jamais payé pour leurs crimes.



Mon avis :

Sorj Chalandon écrit bien, nul ne dira le contraire. Il a d’ailleurs reçu un certain nombre de prix littéraire en France comme à l’étranger, et par deux fois a été sur la liste des potentiels prix Goncourt. Ce n’est pas rien.

Le jour d’avant ne fait pas exception, l’écriture n’attire aucune critique. Cependant, j’avoue que ce livre me laisse un peu tiède. C’est très personnel, certainement.

L’auteur est journaliste. Il a travaillé pour Libération : chroniqueur judiciaire, grand reporter puis rédacteur en chef adjoint. Aujourd’hui, il tient la rubrique « La boîte à images » au Canard enchaîné. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il traite de sujet comme celui-ci − le coup de grison qui tua quarante-deux mineurs le 26 décembre 1974.

Mais l’histoire qu’il nous raconte se déroule plus de quarante ans après le drame. Elle concerne un homme qui avait seize ans au moment des faits, et qui est resté traumatisé…

Sans rien dévoilé de l’intrigue, voici mon ressenti : entre le drame personnel et la catastrophe qui a eu un retentissement national, le personnage (le narrateur) a eu du mal à attirer un élan de sympathie de ma part. Ce dernier est focalisé sur l’accident de la mine, mais bien trop égocentré pour ne pas brouillé le message avec son propre mal-être. Résultat, je me demande encore si l’auteur voulait nous parler du drame de la fosse de Saint-Amé, ou de la façon dont un traumatisme tourne à l’obsession et pourrit la vie d’un homme.

Les deux sont là, bien sûr, mais malgré le plaisir que j’ai pris à cette lecture, j’en ressors insatisfait. Mais comme je l’ai dit plus haut, c’est une impression tout à fait personnelle… Ce roman a quand même reçu le prix Libraires en Seine 2018.




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