La vie secrète de E. Robert Pendleton

 

Michael Collins

Christian Bourgois. 2006.

Traduit de l’anglais par Jean Guiloineau.






4e de couverture :

Professeur de « Creative writing », E. Robert Pendleton est surtout un écrivain raté. Quand son ennemi intime, auteur à succès, est reçu par l’université, il tente de se suicider. Adi, une étudiante, vient jouer les gardes-malades et découvre chez lui un curieux manuscrit. Le Cri est un véritable chef-d’œuvre. Seul problème : le roman donne les clés d’un meurtre demeuré irrésolu…



Mon avis :

La vie secrète de E. Robert Pendleton, à mon humble avis, ne constitue pas un titre au premier abord très attrayant. Il a un côté vieillot. Et puis, dès que je vois le mot « secret » dans un titre, j’ai tendance à croire qu’on essaie de me vendre du vent… Il est vrai qu’il s’agit du titre de la version française, le titre original étant : Death of a writer. Guère mieux, sans doute, de l’avis des éditeurs, puisqu’ils ont décidé d’en changer, mais je ne les félicite pas pour leur choix !

Mais qu’importe le titre, ne jugeons pas ce roman à sa couverture. Au-delà de la mort de E. Robert Pendleton (the writer) ou des secrets de sa vie, ce livre nous parle de la littérature et de ses petits secrets, de la création et de ses petits secrets, de l’ambition et de… Oui, en fait, ça parle pas mal de secrets ! Ou plutôt, de non dit, de ces choses obscures qui nous façonnent malgré nous, de ce qui peut nous obséder et devenir notre moteur…

La première partie − la mise en place − est assez lente et le style n’est pas particulièrement excitant. Je me suis demandé, un moment, si j’allais poursuivre la lecture, mais j’ai bien fait de m’accrocher : l’arrivée d’un enquêteur guère plus sympathique que les autres protagonistes apporte ce qu’il faut de noirceur à ce paysage jusque-là un peu trop gris. Si aucun des personnages n’est véritablement attachant (comme peut l’être le « héros »positif de beaucoup de romans), ils sont tous extrêmement humains, sans manichéisme, mais chacun avec ses propres nuances. C’est ce qui donne tout le sel à ce récit fort bien construit, qui nous entraîne de fausses pistes en suppositions erronées, à douter de tout et de tous.

Si ce roman, au fil des pages, gagne en épaisseur, il reste dans l’ensemble assez lent. De plus, l’action principale (l’enquête) se déroule en saison froide et la description de l’ambiance morne et froide de ce coin d’Amérique ajoute à la sensation de pesanteur, tout juste égayée par la critique acide du milieu universitaire et littéraire.

Si j’ai pris un peu de plaisir à cette lecture, je n’irais cependant pas jusqu’à le classer dans les bouquins « à lire absolument ». Il déplaira sans doute à ceux qui préfèrent une littérature plus légère, moins tournée vers l’introspection. Vous voilà prévenus !

 




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