La vie mystérieuse et terrifiante d'un tueur anomyme

 

Virgil Tanase

Ramsay/de Cortanze. 1990.







4e de couverture :

Ouvrage savant et comédie de mœurs, La vie mystérieuse et terrifiante d’un tueur anonyme est un tango argentin dans lequel un homme passionné et une femme frivole se rencontre autour d’un grand projet existentiel : « s’envoyer en l’air » dans les îles Marquises, avant que la police ne leur mette la main au collet devant les caméras du monde libre et ne les jette en prison pour assassinat et vol à main armée.

Ce roman criminel est à déconseiller aux femmes enceintes, aux personnes en analyse et à tous ceux dont le tissu mental n’est pas à même de supporter la vérité en face. Les lecteurs les plus jeunes seront ravis d’apprendre que la musique de Malher donne de l’éclat aux seins des femmes ayant un idéal, et celles-ci apprécieront le rythme d’un récit rappelant les vagues couleur de miel qui clapotent à Venise, sous les fenêtres des jeunes mariés…



Mon avis :

Si vous n’aimez pas les choses qui sortent de l’ordinaire, n’ouvrez pas ce livre ! Il est sans nul doute à classer dans la catégorie « Objet Littéraire Non Identifié ». On y parle d’un homme qui se rêve prix Nobel de littérature, mais qui ne sait peut-être pas écrire. On y décrit une société où le roman n’est plus vraiment au goût du jour, où l’image de l’auteur est plus importante que sa création… Pour tout dire, La vie mystérieuse et terrifiante d’un tueur anonyme a quelque chose de Kafkaïen. Et le style un peu XIXe siècle, conscient et assumé, ajoute encore dans l’étrangeté. Et pour brouiller davantage les pistes, le narrateur est un homme chargé d’écrire à propos de cet auteur sans œuvre, ce tueur anonyme, mais il se contente, en grande partie, de reproduire les échanges épistolaires que ce dernier avait avec un éditeur.

Cela donne un texte d’apparence assez décousu, et pourtant extrêmement bien construit, et c’est tout le sel de ce roman brillant dont certaines parties sont tout simplement jubilatoires. Je pense en particulier au cours texte, apparemment le seul vraiment écrit par le tueur, dans lequel il raconte à sa façon le retour d’Ulysse…

Alors certes, ce bouquin n’est pas d’un abord facile, mais qui a dit que le plaisir résidait toujours dans la facilité ? Les amateurs de polars se contentent-ils d’intrigues sans mystères, d’affaires sans rebondissements ? Cette histoire de tueur anonyme n’est toutefois pas un roman policier, mais son mécanisme est complexe et la trame ne se dévoile qu’au lecteur averti qui saura dépasser l’étrangeté de ce récit.




 

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