La géante

 

Laurence Vilaine

Zulma. 2020.







4e de couverture :

Noële a toujours vécu au pied de la Géante, la montagne immuable qui impose son rythme, fournit les fagots pour l’hiver, bleuet, bourrache, gentiane pour les tisanes et les onguents. Elle est un peu sorcière, a appris les plantes et la nature sauvage grâce à la Tante qui les a recueillis, elle et son frère Rimbaud qui ne parle pas mais chante avec le petit-duc. Elle sait qu’on ne peut rien attendre du ciel, et n’a plus levé les yeux vers le soleil depuis longtemps. Repliée dans cet endroit loin de tout, elle mène une existence rugueuse comme un pierrier.

Soudain surgit dans sa vie l’histoire de deux inconnus. Elle découvre par effraction ce que peut être le désir, le manque, l’amour qui porte ou qui encombre. Elle s’ouvre au pouvoir des mots.

Au cœur d’une nature grandiose, La Géante est un roman sensible et habité sur l’amour et les vies rêvées, sur le mensonge et les sentiers qui mènent à la clarté.

Laurence Vilaine est née en 1965. La Géante est son troisième roman. « Écrire, c’est crier sans bruit, cracher entre les lignes, aimer en secret, frissonner beaucoup. »



Mon avis :

Voici un livre qui, au premier abord, n’est pas facile d’accès : on comprend tout de suite où se situe le nœud de l’histoire, le cœur du récit, mais on manque de repère dans le temps ; on saute d’un passé assez proche à un présent incertain, et il y a ces lettres dont, au départ, on ne sait pas vraiment à qui elles s’adressent.

C’est perturbant… pendant quelques pages. Puis les choses prennent leur place, petit à petit, l’histoire se laisse découvrir, apprivoisée, à la manière dont Noële (avec un seul l), la narratrice, a su apprendre la montagne, accorder ses pas aux pierriers sournois et ses mains au bois mort dont elle fait des fagots. Le rythme du récit nous saisit, et on se laisse entraîner danse cette danse poétique, envoûté par les beautés de la montagne et les mystères de cette femme à l’apparence austère, dont le cœur ne s’était ouvert qu’aux secrets des plantes guérisseuses jusqu’à l’irruption dans sa vie d’un homme, puis d’une femme, tous deux appartenant à un monde qu’elle n’ignore pas, mais auquel elle n’appartient pas.

Envoûtant, poétique… les mots sont lâchés et il n’est guère utile d’en ajouter d’autres ; la puissance de ce récit vous emportera, et que vous aimiez ou pas la montagne, vous sortirez de ce livre revigoré·e et heureu·x·se, comme après un grand bol d’air frais.



 


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