Eunice

 

Lisette Lombé

Seuil. 2023.








4e de couverture :

Eunice, dix-neuf ans, athlète, étudiante en fac de psycho, vient de se faire larguer par son petit ami. Alcool et danse pou tenter d’anesthésier la tristesse.

En se réveillant avec une gueule de bois carabinée, la jeune femme pense avoir touché fond mais les nombreux appels en absence laissés sur son portable par son père annonce le pire. Sa mère, Jane, est morte, d’une chute dans l’eau du fleuve au sortir d’une boîte de nuit. L’enquête conclue très vite à un simple accident mais Eunice refuse d’y croire.

Et si un agenda rouge retrouvé dans un salon de coiffure lui donnait raison ? Et si les initiales écrites sur plusieurs pages étaient un indice ? Pour Eunice, c’est le début d’une quête de vérité afin de comprendre qui était cette mère dont elle réalise qu’elle ne connaissait pas grand-chose. Le choc du deuil rappelle que toute la famille est le lieu de secrets enfouis.

La rencontre avec la sereine et superbe Jennah marquera un tournant vers l’apaisement.

Eunice est une histoire d’amours, de sororité, de transmission et de rémission. C’est aussi un éveil à la tendresse et au pardon. Un roman coup de poing, porté par une langue très rythmée.



Mon avis :

Tout est dit, ou presque, dans les trois dernières lignes de la quatrième de couverture : ce court roman se lit comme on mène un combat de boxe, sur le souffle, au rythme des coups. Phrases courtes, ponctuations bien marquées, style volontairement provocant…

L’autrice, née en 1978, d’une mère belge et d’un père congolais, est slameuse, membre de L-Slam, un collectif de poétesses, multiculturel et intergénérationnel ; elle utilise un langage d’aujourd’hui, direct et sans fioritures ; elle parle de sexe assez crûment, sans fausse pudeur… Tout cela fait un ouvrage qui ne plaira peut-être pas à tout le monde ; question de génération, ou de pudeur, justement.

Mais si la forme est à l’image de la jeune narratrice, un peu provocatrice et irrévérencieuse, le fond est bien plus profond, comme les blessures de la jeunesse qu’on pense cicatrisées à l’âge adulte, mais qui ont laissé une empreinte indélébile qui brûle encore, même dans l’oubli.

C’est un roman fort, qui oblige à la réflexion, mais qui risque de heurter les lecteurs les plus sensibles. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé ce livre, à part la fin que je trouve moins aboutie. Malgré tout, je le conseille vivement, mais pas à tout le monde !

 


 

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