Audur Ava Ólafsdóttir
Zulma. 2023.
Traduit de l’islandais par Éric Boury.
4e de couverture :
Alba voyage aux quatre coins de monde pour des colloques sur les langues en voie d’extinction. De retour à Reykjavik, elle fait le compte : pour compenser son empreinte carbone, il lui faudrait planter 5 600 arbres. Ni une ni deux, elle repère un terrain de roche, de lave et de sable avec une petite maison. Rien n’est censé pousser là mais Alba y projette déjà une colonie de bouleaux.
Peu à peu, Alba tente d’apprivoiser son jardin d’Éden. Elle s’équipe au rayon bricolage de la boulangerie, prête l’oreille à son voisin qui lutte contre un projet d’usine à glaçons, et s’attache à un jeune réfugié prêt à absorber tout le dictionnaire…
Ode au pouvoir infini des mots, Éden explore notre faculté à déjouer les paradoxes de l’existence, à nous réinventer. Un régal d’humour et d’humanité.
Mon avis :
Dans ce roman, une question revient comme un let-motif : sommes-nous toujours au centre de notre univers ? Je laisserai chacun juger de son propre emplacement, mais ce qui est certain, c’est qu’à chaque nouveau roman, Audur Ava Ólafsdóttir place le lecteur au centre de son personnage. Du moins, elle a la faculté de nous emmener sur le sentier de ses pensées, et par là, elle nous met en communion avec (ici) Alba, la narratrice.
À sa façon très particulière, l’autrice nous guide dans un voyage poétique qui ne manque jamais de profondeur ni, paradoxalement, de légèreté. Et c’est sans doute ce qui fait tout l’intérêt des romans d’Audur Ava Ólafsdóttir. On pourrait parler, également, de ses personnages, toujours si singuliers et pourtant tellement « normaux ». Car c’est peut-être là que se situe son talent : faire ressortir toute l’originalité, la singularité de ces gens qui ne sont pas des héros et pourraient être nos voisins, ceux que l’on salue, avec qui on s’arrête pour échanger quelques mots dans une conversation banale telle qu’on en a si souvent.
Si vous n’avez jamais lu cette autrice, selon le titre par lequel vous commencerez, elle pourra vous paraître difficile à aborder, mais laissez vous porter par sa prose, vous aurez envie d’en lire encore.
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