Demasiado corazon

 Pino Cacucci

Christian Bourgois Éditeur.

Traduit de l’italien par Bentito Berlino.




4e de couverture :

Demasiado corazón un thriller politique ? Une enquête journalistique ? La dénonciation d’un crime de masse ? Oui, ce nouveau roman de Pino Cacucci est tout cela à la fois, mais c’est aussi le passionnant récit d’aventures humaines dans un pays immense et bariolé, avec ses paysans, ses Indios, ses révolutions avortées, ses « richards » corrompus : le Mexique. Un Mexique exploité, ravagé par la violence, asservi et pillé par des hommes à la solde d’un pouvoir occulte mais organisé par les nantis qui l’entourent.

Des héros épiques : un journaliste, reporter-télé utopiste ; un jeune boxeur réaliste qui cherchera à comprendre comment et pourquoi son frère, médecin des pauvres, a été assassiné par la pieuvre américaine ; un aventurier, ex-capitaine des marines recyclé dans la sécurité privée, cynique et blasé mais lucide.

Pino Cacucci modèle ses paysages et ses actions dans le moindre détail, façonne ses vérités, sculpte ses personnages avec des mots simples et dénonce les impostures d’une société rongée par l’égoïsme et l’argent.


Mon avis :


Demasiado corazón, outre le titre de ce roman, c’est aussi celui d’une chanson de Willy DeVille citée dans ce même roman (et celui d’un film espagnol du réalisateur Eduardo Campoy sorti en 1992). Accessoirement, cette expression signifie « trop de cœur ».

« Trop de cœur », est-ce cela qui pousse à agir ces personnages qui, pourtant, doivent le brider, ce cœur, pour ne pas être écrasés par la tâche qu’ils se sont donné à accomplir. Cependant, du cœur, il leur en faut, à ces « Don Quichotte », pour affronter les modernes moulins du capitalisme aveugle et du profit à tout prix. Et du cœur, il en faut aussi à l’auteur, car si ses héros ne sont que des personnages de fiction, c’est en se basant sur des faits bien trop réels que Pino Cacucci a bâti son récit. Ça n’en est que plus effrayant.

Est-ce qu’un roman peut changer le monde ? Non, pas plus que ses héros qui se trouvent bien impuissants face à la puissance économique et politique de leurs ennemis. Reste que la plume de Cacucci nous happe et qu’on suit avec plaisir les tribulations des personnages, et si en plus, on
en apprend un peu plus sur ce que les pays riches font subir aux plus pauvres, on aura toujours quelques raisons supplémentaires de nous indigner.

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