De l'influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles

 Jean-Michel Guenassia

Albin Michel. 2017







4e de couverture :










« Moi, je me plais dissimulé dans le clair-obscur. Ou perché tout en haut, comme un équilibriste au-dessus du vide. Je refuse de choisir mon camp, je préfère le danger de la frontière. Si un soir, vous me croisez dans le métro ou dans un bar, vous allez obligatoirement me dévisager, avec embarras, probablement cela vous troublera, et LA question viendra vous tarauder : est-ce un homme ou une femme ?
Et vous ne pourrez pas y répondre. »

De l’influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles nous fait partager l’histoire improbable, drôle et tendre, d’une famille joliment déglinguée dont Paul est le héros peu ordinaire. Paul, qui malgré ses allures de fille, aime exclusivement les femmes. Paul, que le hasard de sa naissance va mener sur la route d’un célèbre androgyne : David Bowie.
Fantaisiste et généreux, le nouveau roman de Jean-Michel Guenassia, l’auteur du Club des incorrigibles optimistes, nous détourne avec grâce des chemins tout tracés pour nous faire goûter aux charmes de l’incertitude.


Mon avis :


Bien écrit, plutôt facile à suivre, ce roman nous entraîne dans une danse un peu folle où gravite une brochette de personnages tous aussi singuliers qu’extravagants. On le lit sans déplaisir, voire bien souvent avec un léger sourire. Léger ! Un peu comme ce récit qui, malgré le trait à mon goût trop appuyé sur les protagonistes secondaires, ne sombre jamais dans le psychodrame. Cette légèreté plaira sans doute au plus grand nombre, malgré le thème abordé pas forcément « grand public », mais un lectorat plus exigeant trouvera que c’est justement là son défaut. C’est sympa, facile à lire et ça ne manque pas d’humour, mais quand on a tourné la dernière page, on se dit qu’on n’est pas vraiment rassasié.

L’auteur a-t-il voulu éviter de choquer tout en abordant une question encore très clivante ? Je pense que les personnes qui désirent éviter le sujet ne liront pas ce livre ni aucun autre du même genre (si j’ose dire) ! Le résultat donne une comédie agréable, mais pour moi, ça manque de matière, malgré l’intervention d’un personnage qui devrait apporter un regard de psychanalyste à ce que vit le narrateur. On reste quand même à la surface des choses et la résolution de cette histoire n’apporte guère un sentiment d’accomplissement.

Sur le même thème, j’ai préféré (et de loin) le roman d’Élyssa Bejaoui : Les quatre morts de Robert Logre (édition Un autre Reg’Art) Prix roman voyage Terralire 2018.

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