William
G Tapply
Traduit
de l’américain par François Happe
4e
de couverture :
Sept
ans après le mystérieux accident qui a effacé sa mémoire, Stoney
Calhoun a repris sa paisible existence de guide de pêche, partagée
entre la boutique de la belle Kate Balaban et sa cabane isolée dans
les bois du Maine.
Jusqu’au
jour où, sur une île inhabitée de Casco Bay, il découvre un
cadavre entièrement carbonisé. Peu de temps après, le client qui
l’accompagnait est assassiné. Malgré ses réticences, Calhoun est
entraîné dans l’enquête du shérif Dickman et ses vieux réflexes
reviennent.
Casco
Bay, la deuxième aventure de Stoney Calhoun, nous emmène une
nouvelle fois dans les paysages marins du Maine qui laissent peu à
peu resurgir les fantômes d’un passé menaçant.
L’auteur :
Voir
sa biographie à la page de son roman Dérive
sanglante, premier mettant en scène Stoney Calhoun.
Mon
avis :
Lorsque
j’avais écrit la chronique du
précédent roman de
William
G. Tapply,
j’avais dit à quel point celui-ci était d’abord un hymne à la
nature… Dans Casco Bay,
cette particularité est moins flagrante. Bien sûr, on retrouve un
Stoney Calhoun toujours aussi contemplatif et détaché, mais ici,
l’auteur semble s’être plus attaché aux
événements criminels et à l’enquête qui s’ensuit. Si les
paysages côtiers du Maine, et plus particulièrement la multitude
d’îles de la Casco Bay, forment le décor de ce récit,
ce
sont bien les éléments traditionnels du polar qui donnent le ton.
Ceux
qui avaient apprécié Dérive
sanglante
surtout
pour
son chant écolo
seront un peu déçus de voir que dans ce deuxième opus, c’est
plutôt le rouge qui domine. La
plume de Tapply
est certes toujours trempée dans la sève, mais elle est ici un peu
diluée dans
le sang.
Notons également que si la traduction de Camille
Fort-Cantoni,
pour Dérive
sanglante,
m’avait enthousiasmé, celle de François
Happe,
si
elle n’appelle pas de critique, n’est pas aussi brillante.
Mais
parlons du cœur
de ce roman : l’auteur a voulu aborder un sujet de société…
Ou plutôt, je devrais dire qu’il appuie son histoire sur un sujet
de société, car à cause de l’angle qu’il a choisi, celui-ci
passe finalement au second plan, derrière
l’enquête en elle-même. Alors, oui, c’est bien construit ;
oui, l’intérêt reste entier jusqu’au bout ; oui, le
plaisir de lecture est au rendez-vous… mais en utilisant un thème
universel plutôt qu’un cas fortement attaché au lieu (ce qui
faisait la force du précédent roman), William
G. Tapply
se coupe de ses racines et signe, avec Casco Bay,
un roman en demi-teinte qui
reste plaisant à lire, mais perd cette saveur particulière que
j’avais aimée dans Dérive
sanglante.
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