Dérive sanglante


William G. Tapply
Traduit de l’américain par Camille Fort-Cantoni





4e de couverture :
Suite à un improbable accident de montagne qui lui a fait perdre la mémoire, Stoney Calhoun est un homme sans passé. Cinq ans après avoir quitté l’hôpital, une confortable somme d’argent en poche, il a refait sa vie dans le Maine et coule des jours paisibles entre la boutique de pêche où il travaille et sa cabane enfouie au cœur des bois. Jusqu’à ce que son meilleur ami disparaisse.
Calhoun se lance alors sur sa piste et accumule les découvertes macabres. Au fur et à mesure, il se découvre d’inattendus talents d’enquêteur qui vont le confronter aux fantômes de son passé.
Première aventure de Stoney Calhoun, Dérive sanglante nous promène à travers les paysages idylliques et chargés d’histoire du Maine, jusqu’à un final aussi violent qu’étonnant.


L’auteur :
William G. Tapply est né à Waltham, dans le Massachusetts, le 16 juillet 1940. Il est également décédé en juillet, dans l’année 2009, alors que paraissait le troisième volume consacré au personnage de Stoney Calhoun. Entre temps, il a été diplômé de Harvard, professeur d’histoire en lycée, professeur d’écriture et collaborateur de quelques magazines pour lesquels il a écrit divers articles sur la pêche à la mouche, son passe-temps favori.
Il est l’auteur d’une quarantaine de romans policiers malheureusement peu traduit en français.
Dérive sanglante est paru aux États-Unis sous le titre de Bitch Creek en 2004 (2007 pour la version française)


Mon avis :
William G. Tapply fait partie de ces auteurs américains, comme Jim Harrison ou les auteurs de la Beat Generation, pour qui Henry David Thoreau a eu une influence considérable. Pas étonnant, dès lors, que son roman soit aussi un hymne à la nature, que son personnage soit un contemplatif et que son écriture ait un goût de terre et de vent.
En parlant de son héros, le commissaire Laviolette, Pierre Magnan disait :
« Crime et commissaire Laviolette ne sont que prétexte pour saisir ou capter quelque soir ou quelque matin qui se couche ou qui se lève sur la pauvreté désolée de ses terres pathétiques. C’est la destinée de l’écrivain, tant bon que mauvais, que de forcer le lecteur à s’envelopper du monde qu’il aime pour échapper à la nuit de sa vie. »
L’auteur de Dérive sanglante aurait pu tenir, dans des termes quasi identiques, le même genre de propos tant le paysage dans lequel évolue Stoney Calhoun envahit le récit au point d’être partie intégrante de l’histoire.
L’intrigue n’en est pas pour autant secondaire. Elle est même bien menée et les indices sont savamment disposés afin de ne laisser découvrir l’entièreté de l’énigme qu’à la toute fin. Et là encore, on s’aperçoit que les réponses sont en lien direct avec cette terre sur laquelle marchent les différents protagonistes de ce roman.
Je salue au passage l’excellente traduction de Camille Fort-Cantoni qui ne gâche en rien le plaisir de lecture. Pour ma part, j’ai tellement aimé ce livre que j’ai déjà réservé Casco Bay, le deuxième volume des aventures de Calhoun.

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