Christophe
Molmy
4e
de couverture :
Coline
a toujours rêvé d’intégrer la PJ. Mais elle n’a ni l’allure
ni l’audace qu’on prête aux grands flics parisiens. Et puis…
c’est une femme. Elle végète dans son commissariat de banlieue,
jusqu’au jour où le suicide d’une jeune femme la met sur la
piste d’un tueur en série.
De
son côté, Philippe, vieux routier du 36 quai des Orfèvres, se
débat avec une prise d’otage et des braqueurs manouches qu’il
rêve de saisir en flagrant délit. Se peut-il que ces affaires
soient liées ? Et jusqu’où chacun ira pour sauver sa peau ?
Ou risquer la sienne ?
Dans
les rues de Paris se croisent flics, avocats, voyous et victimes. Au
milieu de tout ce monde, le chien noir veille. Celui qui patiente,
tapi en chacun de nous. Le maître de nos pulsions. Et qui n’attend
qu’un bruit infime, un geste, pour se réveiller et nous emporter
dans sa furie.
L’auteur :
Christophe
Molmy est
né en 1969,
dans
une famille dont le père, ouvrier,
passait
son temps libre à lire des polars. Il y plongera à son tour dès
l’adolescence. Des livres de Borniche au cinéma de Melville, le
monde des flics et des voyous lui tendait les bras. Mais
avant d’être un auteur de polar, Christophe
Molmy
est d’abord le chef de la Brigade de Recherche et d’Intervention
(BRI), également appelée « l’Antigang ». Sa carrière
de flic, à
sa sortie de Saint-Cyr,
a commencé à Villejuif,
dans le Val-de-Marne, mais il se sent rapidement à l’étroit dans
ce petit commissariat, et c’est sans regret qu’il le quitte deux
ans plus tard (en
1997) pour
rejoindre
la Police judiciaire de
Marseille. Il
y reste jusqu’en juillet 2003, date à laquelle il remonte à Paris
pour travailler à
l’Office Central pour la Répression du Banditisme (OCBR).
En
tant que flic, il s’illustre sur quelques affaires retentissantes.
Son nom restera associé à celui d’Antonio Ferrara, qu’il a
arrêté deux fois, ainsi qu’à celui de l’assaut contre
Coulibaly…
Son
premier roman, Les
loups blessés,
sort en 2015. Quelque
part entre le bien et le mal
est son deuxième. Il a été sélectionné pour les Prix du Polar de
Cognac, Prix Landerneau, Prix du Meilleur Polar des lecteurs de
Points et Prix du Goéland Masqué.
Mon
avis :
J’aurais
pu titrer cette chronique : « Un polar AOC »…
En
effet, quand l’auteur est un ponte de la maison Poulaga, ou du
moins de l’une de ses succursales, on a la garantie que tous les
ingrédients viennent du terroir. Ça sent le vécu jusque sous les
aisselles des personnages ! Si Christophe Molmy ne les a
pas croisés dans la réalité, toute ressemblance avec une personne
existante ou ayant existé n’est sans doute pas complètement le
fait du hasard ou de l’imagination du gars qui tient la plume.
Certes,
Molmy n’est pas le premier enfant du sérail à appliquer sa
connaissance du milieu et son expérience professionnelle à
l’écriture d’un roman. Tous les dévoreurs de polars en ont
certainement croisé d’autres, les exemples ne manquent pas :
Arnaud Bassecourt, Olivier Norek, Hervé Jourdain
(qui écrit en prose, bien sûr), Danielle Thiery, Christophe
Guillaumot ou Laurent Bruno, par exemple. Ou encore Hugues
Pagan et Jean-Marc
Souvira, déjà chroniqués dans ces pages. Et j’en oublie
sûrement… Tous ces auteurs ont un point commun : ils savent
de quoi ils parlent et leurs romans ont un air d’hyperréalisme qui
les distinguent immédiatement des polars purement d’imagination.
Même de ceux qui collent le plus à la réalité. Leurs mots ne
sonnent pas de la même façon. Peut-être leur plume est-elle du
même métal que leur flingue ?
Si
tous ont encore la boue du terrain collée aux semelles, chacun
l’exprime à sa manière, avec sa propre sensibilité, et aucun ne
ressemble à l’autre.
Christophe
Molmy, parmi ceux que j’ai
lus, est sans doute celui dont l’écriture serre au plus près les
rapports entre les différents protagonistes, à travers des
portraits très réalistes de ses personnages et de leurs rapports au
sein d’un même groupe ou en interaction avec « l’extérieur ».
Que ce soit au bureau pendant
une réunion interservice, ou sur le terrain lors d’une planque, le
lecteur a l’impression d’être assis aux côtés de ces flics,
témoin direct de l’action. Ajoutez
à cela une histoire solide, bien ancrée dans le présent, sans
artifice ni recherche de suspense à tout prix, servi par une
écriture vigoureuse qui puise son vocabulaire dans la rue et l’argot
du métier, et vous obtenez un roman policier remarquablement
juste, dont le ton n’est pas sans évoquer celui de la série télé
« Engrenage ».
Une
belle réussite, donc, pour ce polar aux cinq sélections
littéraires.
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