Un vent de cendres

 

Sandrine Collette

Denoël (collection Sueurs Froides). 2013.







4e de couverture :

Des années plus tôt, un accident l’a défiguré. Depuis, il vit reclus dans sa grande maison. Jusqu’au jour où surgit Camille…

Malo a nu mauvais pressentiment. Depuis leur arrivée au domaine de Vaux pour faire les vendanges, Octave, le maître des lieux, regarde sa sœur Camille d’un œil insistant. Le jeune homme voudrait quitter l’endroit au plus vite, partir loin de cette angoisse qui ne le lâche plus.

Camille trouve ses inquiétudes ridicules, mais Malo n’en démord pas. L’étrange fascination d’Octave pour Camille, pour ses cheveux d’un blond presque blanc, le met mal à l’aise. Camille, elle, oscille entre attirance et répulsion envers cet homme autrefois séduisant, au visage lacéré par une vieille blessure.

Ils se disputent et, le troisième jour, Malo n’est plus là. Personne ne semble s’en soucier, hormis Camille qui veut retrouver son frère à tout prix.

Mais leur reste-t-il une chance de sortir vivants de ce domaine, ou le piège s’est-il déjà refermé ?



Mon avis :

Sandrine Collette est-elle une autrice de roman policier ? De thriller ? Difficile à définir tant elle sait nous emmener dans différents mondes. De la captivité (Des nœuds d’acier), le parcours montagnard qui tourne mal (Six fourmis blanches), la fresque post-apocalyptique (Les larmes noires sur la terre) ou, comme ici, le suspense vinicole, elle a plus d’une corde à son arc, et elle sait magnifiquement les faire vibrer dans toutes les nuances de l’angoisse. Il serait facile de la rapprocher d’auteurs comme Franck Thilliez, Jean-Christophe Grangé ou Maxime Chattam, mais Sandrine Collette me paraît plus proche d’un Franck Bouysse, pour son rapport à la nature, ou même d’une Céline Minard, pour sa faculté à changer d’univers.

On peut aimer ou non le genre, et si l’on a découvert cette autrice avec Des nœuds d’acier, la trouver particulièrement dure, mais ce serait passer à côté d’une sacrée plume. De plus, contrairement à ce que cet ouvrage précédemment cité pourrait laisser penser, Sandrine Collette ne se complaît pas dans l’horreur (il est vrai que ce premier roman était à donner des cauchemars aux plus émotifs), mais elle sait installer une situation et instiller un sentiment d’insécurité chez le lecteur, sans qu’à aucun moment cela paraisse comme le but recherché. L’histoire qu’elle nous conte ne nous plonge jamais directement dans l’angoisse, elle suit son chemin, et dévie légèrement, on ne s’en rend pas vraiment compte, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Du moins, pour ses personnages ! À leur propos, l’autrice ne se contente pas de nous décrire leurs déboires ou la couleur de leur sang, elle commence à les installer dans un paysage et ce n’est pas juste une toile de fond. Le lieu géologique, biologique, dans lequel ils se trouvent, participe complètement à ce qu’il va s’y passer. Et dans ce domaine aussi, sa plume est d’une grande justesse. Le lecteur est immergé dans lendroit qu’elle a choisi autant que dans l’histoire, et le décor sublime l’histoire.

Alors, si vous aimez frissonner sous la cruelle caresse d’une belle plume…



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