Toujours plus au nord

 

Nadine Charlat

Hello Éditions. 2022.







4e de couverture :

Mathilde et Bruno ont tout pour être heureux. Enfin, c’est ce qu’ils imaginaient jusqu’à ce qu’une bagarre, un bouquet de fleurs et un étrange voisin modifient à jamais le cours de leur vie. Mathilde est belle et admirée. Elle le sait. Ou plutôt, elle le croit. Bruno est riche et envié. Mais rien n’empêche quiconque de devenir comme lui, car il a trimé dur pour réussir. Pendant ce temps, ailleurs dans le monde, le désordre climatique incite de plus en plus de gens à fuir, toujours plus au nord. Mais ça, c’est une autre histoire.

Nadine Charlat est née ne 1973 à Crozet-sur-Gand. Cette enseignante passionnée, traileuse, coache ne course à pied et adepte des grandes randonnées au long cours est licenciée en biologie et en psychologie. Elle se lance en 2019 dans l’aventure de l’écriture avec l’envie d’explorer l’humanité et ses travers. Avec Toujours plus au nord, elle signe son troisième roman.



Mon avis :

Il y a des romans (assez rares) pour lesquels on se dit, dès les quinze premières lignes, qu’on va prendre beaucoup de plaisir… Toujours plus au nord m’a plutôt fait l’effet inverse : j’ai très rapidement pensé (dès les quinze premières lignes !) que cette lecture risquait de m’écorcher un peu les yeux.

Notre libraire me l’avait pourtant vanté, et comme Nadine Charlat est une autrice locale et qu’une bibliothèque se doit d’avoir dans ses rayons les écrivains du cru, nous avons fait cet achat.

En parlant du cru, l’action se déroule justement dans un village de la côte roannaise. Le nom de ce village ne vous dira rien, il a été inventé pour l’occasion. Pourquoi pas ? C’est un procédé classique et même assez répandu. Cependant, on ne sait pas exactement où elle situe ce lieu, sinon qu’il est proche de la Teyssonne ! Or, cette rivière, même si elle passe à proximité, n’est pas vraiment sur le territoire de la Côte roannaise. J’imagine qu’un lecteur peu curieux de géographie et ne connaissant pas la région n’y verra que du feu, mais je crains que le premier lectorat de Nadine Charlat soit plutôt local… Quitte à inventer un village, peut-être aurait-il mieux valu créer aussi la région autour, sinon il convient de garder un minimum d’exactitude.

Mais ce n’est pas le point le plus problématique. Ce qui m’a d’abord gêné, ce sont les nombreuses répétitions et surtout les redites. Pourquoi expliquer autant de fois que Nadine aime s’habiller de façon élégante et sobre, par exemple ? À propos d’habillement, on voit également Bruno enfiler des sandales pour se retrouver, deux pages plus loin, à prendre l’eau dans ses chaussures de ville…

Mais parlons du cœur de ce roman : Nadine Charlat nous projette dans un futur proche (la prochaine décennie ?) pour nous raconter des prises de consciences existentielles sur fond de dérèglement climatique et de guerre numérique. C’est plein de bonnes intentions, mais aussi plein de clichés. Des images déjà vues mille fois et qui, à cause de cela, en perdent leur profondeur… La bonne idée de ce roman est de mettre cette famille de « bons français bien blancs » dans la situation de ces migrants que le père déteste. Malheureusement, il faut plus des trois quarts de l’histoire pour en arriver là, et cette partie est largement sous-exploitée. Dans un autre genre, Frédéric Soulier, avec Des morts, des vivants, en fait tout un roman.

Toujours plus au nord, lui, hésite entre plusieurs genres : feel good, anticipation, initiatique et même un peu de sentimental… il ne sait pas sur quel pied danser et écrase ceux du lecteur qui en perd le rythme. Il ne fera donc pas partie des livres que je recommande pour sa qualité d’écriture, mais si vous aimez les livres optimistes qui misent sur la bonté et le partage, vous y trouverez votre compte. Il est vrai que malgré ses imperfections, ce roman peut sembler comme une petite lueur d’espoir dans ce monde qui semble courir à sa perte, alors si vous avez besoin de réconfort, pourquoi pas ?



 




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