Ouest

 

François Vallejo

Viviane Hamy. 2006.







4e de couverture :

Un soir, aux tréfonds des terres de l’Ouest, un garde-chasse se découvre un nouveau maître. Le vieux baron de l’Aubépine est mort, un fils le remplace. Lambert était un serviteur à l’âme trop près de ses bois pour s’entendre avec ce l’Aubépine le Jeune pétri de folies politiques, d’obsession des corps et de maladie rentrée. Et pourtant…

Ouest, c’est l’histoire d’un huis clos où deux hommes se détruisent dans l’indifférence d’un paysage. La terre détrempée s’englue sur les chaussures, la pluie colle aux yeux, les odeurs de gibier flottent sans fin et les mâtins sont seigneurs des forêts.

Ouest, c’est l’histoire d’une jeune fille à la peau de dentelle, d’ingénues fines et de demi-mondaines égarées. Dans le château des Perrières, l’alcool sert d’oubli, et l’inquiétude, insidieuse, enténèbre les chairs.



Mon avis :

Je découvre cet auteur par ce roman, aussi, je ne jugerais pas du style, celui-ci étant probablement coordonné à la trame de l’histoire et à l’époque dans laquelle elle se déroule. Cependant, je ne peux faire l’impasse sur l’impression qu’il m’a laissé et qu’un seul mot suffit à définir : lourdeur.

François Vallejo réussit à nous donner l’impression d’étouffer en plein air, car cet huis clos se passe le plus souvent à l’extérieur, dans le parc du château ou sur ses terres alentour, avec quelques excursions vers le village ou la ville proches. La pesanteur est partout : dans le paysage marécageux, comme dans les pièces trop petites aux volets toujours fermés du château ; chez Lambert, le garde-chasse fruste, trop attaché aux coutumes, comme chez le baron, dont les obsessions tournent à la folie. Si c’était l’effet recherché, c’est réussi ! Tout au long de la lecture, j’ai eu le sentiment d’avancer avec des semelles de plomb.

Nonobstant cette atmosphère épaisse comme la brume sur les marais, on a pourtant envie d’aller au bout de l’aventure, de connaître l’issue de ce combat qui ne dit pas son nom dans cette époque en plein bouleversement. À Paris, c’est la république contre l’empire, dans le domaine des Perrières, ce sont les traditions contre les idées progressistes. Mais c’est aussi (surtout ?) un savoir basé sur des choses simples, en rapport direct avec la nature, face à la culture des livres et l’ambition politique. Deux mondes qui ne savent s’accorder.

Et là, je dois bien le reconnaître, la plume de François Vallejo est terriblement efficace pour nous décrire les affres de Lambert face aux tourments de son maître.

Cette lecture me laisse donc sur un sentiment mitigé : la lourdeur ambiante m’a empêché d’apprécier pleinement cette histoire qui mérite cependant le détour. Néanmoins, j’ai assez envie de lire un autre livre de cet auteur, afin de faire plus ample connaissance avec son univers.

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