On était des loups

 

Sandrine Collette

JC Lattès. 2022.







4e de couverture :

Ce soir-là, quand Liam rentre des forêts montagneuses où il est parti chasser, il devine aussitôt qu’il s’est passé quelque chose. Son petit garçon de cinq ans, Aru, ne l’attend pas devant la maison. Dans la cour, sous le corps inerte de sa femme, il trouve son fils. Vivant.

Au milieu de son existence qui s’effondre, Liam a une certitude : ce monde de sauvage n’est pas fait pour un enfant. Décidé à confier son fils à d’autres que lui, il prépare un long voyage au rythme du pas des chevaux. Mais dans ces profondeurs, nul ne sait ce qui peut advenir. Encore moins un homme fou de rage et de douleur accompagné d’un enfant terrifié.

Dans la lignée de Et toujours les forêts, Sandrine Collette plonge son lecteur au sein d’une nature aussi écrasante qu’indifférente à l’humain. Au fil de ces pages sublimes, elle interroge l’instinct paternel et le prix d’une possible renaissance.



Mon avis :

Sandrine Collette fait partie des auteurs que je place dans mon top 15 personnel. Évidemment, tout est question de goût, mais en la matière, la subjectivité ne fait pas tout : on peut craindre son côté parfois sanglant, souvent extrêmement dur, mais de manière objective, on ne peut nier la qualité de plume de cette romancière.

Avec On était des loups, elle signe un grand roman. Je n’ai pas lu toute sa production, mais ce dernier est à coup sûr le meilleur de ce que je connais. En tout cas, mon préféré ! C’est bien simple, je l’ai dévoré.

On ne sait pas vraiment où se situe ce récit, ni exactement quand, sinon que c’est de nos jours, et dans un lieu encore plus ou moins préservé de la pieuvre industrielle et de l’avidité humaine. Les « forêts montagneuses » nous suffisent, et peu importe si elles se situent sur ce continent ou n’importe où ailleurs. Sandrine Collette aime les grands espaces et la nature sauvage (Six fourmis blanches, en est un bel exemple), et je me demande si ce n’est pas là qu’elle excelle à laisser aller sa plume, en toute liberté. Dans ce monde où l’homme est remis à sa dimension de simple animal, l’autrice y développe une narration basée sur le cheminement psychologique du personnage dont le psychisme est à l’image du décor dans lequel il se déplace.

Quant à l’écriture, elle est à l’image du narrateur, hors des « convenances », en prise directe avec les pensées que le traversent, « brute de décoffrage » ! C’est dense comme une forêt, puissant comme un torrent de montagne… Vous vous laisserez prendre et ne lâcherez pas ce livre avant la dernière page.

 


 

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