Jay McInerney
Éditions de l’Olivier. 2009.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Agnès Desarthe.
4e de couverture :
Qu’est-ce qui a bougé, en Amérique, entre 1982 et 2009 ?
Avec sensibilité, avec humour, et non sans une certaine cruauté, Jay McInerney fait le portrait d’une génération qui avait voulu changer le monde et qui se retrouve, trente ans plus tard, prise au piège de ses propres contradictions.
Jay McInerney va vite, très vite, sa plume capte les frémissements les plus ténus, ceux qui, justement, définissent le climat d’une époque, sa vie encore secrète. Il excelle dans le croquis à main levée, le détail cru, la phrase notée au vol. Lorsqu’il décrit un trader cocaïnomane ou une gosse de riche déprimée, il les invente au fur et à mesure qu’il les dessine, et nous les voyons pour la première fois, avant qu’ils ne se figent en clichés.
En regroupant en un seul volume toutes les nouvelles − ou presque − qu’il a publiées, l’auteur de La belle vie rend hommage à celui qui fut autrefois son mentor : Raymond Carver, maître incontesté de la « short story ». En 1982, encouragé par Carver, Jay McInerney écrit une histoire dédiée aux nuits blanches, comme la poudre dont son héros semble ne jamais se lasser, et qui deviendra plus tard le premier chapitre de Bright light, Big city… La suite appartient à la légende.
Mon avis :
Seize nouvelles composent ce recueil. Parler de chacune d’entre elles n’aurait pas grand intérêt, tant la subjectivité de chacun pèsera dans l’appréciation de l’ensemble ; pour autant, je dois dire que, personnellement, j’ai été assez emballé par la plume de cet auteur que je découvre à travers cet ouvrage, et ce, dès les premières lignes.
Pour chaque nouvelle, Jay McInerney nous concocte un récit qu’il nous sert cuit à point, encore tout chaud, à peine sorti du four ! S’il couvre une période relativement longue (trois décennies !), McInerney arrive à nous donner l’impression que chacune de ces histoires a été écrite dans l’instant, tant son style est vivant. Et c’est délicieux. L’écriture est vive, le trait précis et il s’acharne avec une joyeuse méchanceté sur ceux qu’en France, nous appellerions « les Bobos ». Quand je dis « joyeuse méchanceté », cela signifie que s’il égratigne le vernis dont ce croit recouvert cette classe sociale, on ressent toutefois une certaine tendresse et l’on imagine une certaine proximité entre l’auteur et ses « victimes ».
Je le redis, il est difficile de chroniquer un recueil de nouvelles sans déflorer son contenu, aussi je ne peux parler qu’en terme général. Dans le cas présent, et malgré les années qui séparent parfois les moments où ces textes ont été écrits, l’ensemble est homogène et chaque récit a provoqué chez moi le même enthousiasme. Bien sûr, les thèmes traités ne plairont pas à tout le monde, ce qui veut dire que certains lecteurs n’aimeront peut-être pas cet auteur, mais en ce qui concerne la qualité littéraire, nul ne devrait trouver à redire.
En France, les nouvelles ne sont pas toujours appréciées, mais si vous faites partie de celles et ceux qui aiment le format court, je vous recommande vraiment Moi tout craché.
Et probablement que, comme moi, ce florilège vous donnera envie de lire un roman de Jay Mcinerney.
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