Maire Curie prend un amant

 

Irène Frain

Seuil. 2015.







4e de couverture :

Le 4 novembre 1911, un journal à grand tirage annonce une nouvelle extravagante : Marie Curie a un amant. La presse et l’opinion s’enflamment. Procès, duels, publication de lettres volées, l’ouragan médiatique est énorme. Marie manque d’y laisser la vie.

C’est vrai, elle a une liaison. Veuve depuis cinq ans de Pierre Curie − le chercheur avec qui elle avait découvert le radium et reçu son premier prix Nobel −, elle s’est éprise d’un homme marié, Paul Langevin, ami d’Einstein, et lui aussi savant d’exception. Mais surtout elle dérange. Icône de la science mondiale, elle s’apprête à recevoir un second Nobel. Femme, célèbre, géniale et amoureuse, c’en est trop, on l’accable de calomnies. On va jusqu’à lapider sa maison.

Au plus fort de la tourmente, elle restera pourtant fidèle à ses deux passions : Paul, l’amant, et Pierre, son mari tragiquement disparu.

Quel secret les unissait ? Pour le comprendre, Irène Frain a interrogé des archives négligées, des photos méconnues, des lieux inexplorés. Et ressuscité, par-delà le thriller médiatique d’une modernité souvent glaçante, une femme-courage prête à tout risquer pour ceux qu’elle aime.



Mon avis :

Marie Curie… Qui n’a jamais entendu parler d’elle ? Alors, me direz-vous, une énième biographie de la chercheuse ?

Oui, mais pas tant que ça ! Vous répondrais-je.

En effet, dans Marie Curie prend un amant, l’autrice s’est surtout attaché à une période particulière de sa vie. Celle où, vous l’aurez compris, elle prend un amant. Ou plutôt, elle retombe amoureuse, après les années de désespoirs qui ont suivi le décès accidentel de Pierre Curie, son époux. Et plus que la scientifique, c’est la femme qu’Irène Frain a tenu à nous faire rencontrer, et à mon avis, elle a magnifiquement réussi.

Je ne citerais pas ici tous les ouvrages que l’autrice a consultés, la liste en serait trop longue, mais un détail a son importance : c’est l’étude des livres de comptes que tenait Marie Curie qui lui a servi de point d’appui pour relier les informations entre elles et imaginer de façon réaliste la manière dont la chercheuse a traversé ses évènements.

Mélangeant la narration à la description du procédé qu’elle a utilisé pour écrire ce livre, Irène Frain nous entraîne d’une plume vive dans ce début de vingtième siècle, et l’on s’y plonge avec un réel plaisir. Le sujet pourrait paraître austère (comme Marie Curie, parfois), mais le récit sans temps mort accroche le lecteur jusqu’à la dernière ligne. Et nul besoin d’être féru de chimie, même si l’on y croise les plus éminents cerveaux de l’époque, personne ne sera largué. Derrière les scientifiques, il y a des humains, et c’est bien de rapport humain dont parle ce morceau d’histoire sous sa forme romancée.

Vous croyez tout connaître de cette célèbre scientifique ? Découvrez la femme combative, l’amoureuse aussi, qui se cache derrière les éprouvettes.




 

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