Le grand monde

 Pierre Lemaitre

Calmann Lévy. 2022.











4e de couverture :





La famille Pelletier


Trois histoires d’amour, un lanceur d’alerte, une adolescente égarée, deux processions, Bouddha et Confucius, un journaliste ambitieux, un sale trafic, une actrice incognito, une descente aux enfers, cet imbécile de Doueiri, un accent mystérieux, la postière de Lamberghem, grosse promotion sur le linge de maison, le retour du passé, un parfum d’exotisme, une passion soudaine et irrésistible. Et quelques meurtres.



Mon avis :





Si vous avez aimé Les enfants du désastre, la trilogie de Pierre Lemaitre commencée avec Au revoir, là-haut, poursuivie avec Couleur de l’incendie et achevée avec Miroirs de nos peines, vous attendiez sans doute avec impatience ce premier opus de ce nouveau triptyque. La première série se déroulait entre les deux grandes guerres, la seconde situe ses actions dans ce qu’il est convenu d’appeler « les trente glorieuses ». Et si vous vous demandez si elle tient toutes ses promesses, je ne ferai pas durer le suspense, la réponse est OUI ! Et, sans en dévoiler plus qu’il n’en faut, je vous annonce que vous aurez la surprise, au trois quarts du roman, d’y trouver un fil rouge qui le relie directement à la première trilogie.

Autrement dit, Pierre Lemaitre poursuit son œuvre, et ce, pour notre plus grand plaisir. On y retrouve le même sens du détail qui rend chacun de ses personnages extrêmement vivant et la construction sans faille de l’intrigue.

Dès les premières pages, Le grand monde nous plonge au cœur d’une famille (les Pelletier) où tout ne va pas forcément très bien et où chacun des enfants cherche sa propre voie, parfois bien éloignée des espérances des parents. On le voit, les ingrédients sont prêts pour une recette dont l’auteur a le secret : celle des grands romans populaires dans la lignée de ses aînés tels que Guy de Maupassant, Victor Hugo ou Gustave Flaubert. Et comme tout bon roman du genre, il y a des secrets, des intrigues et de l’amour pour épicer un peu le sujet.

Entre Beyrouth, Saïgon et Paris, l’auteur nous dessine, dans une grande fresque romanesque, le portrait d’une France de l’après-guerre où la modernité venue d’Amérique se confronte à la vieille Europe colonialiste. Et dans ce décor en pleine mutation, les Pelletier, comme tous ceux qu’ils croisent, essaient juste de garder la tête hors de l’eau.

Comme dans Les enfants du désastre, il n’y a pas de héros chevaleresque luttant contre les forces du mal, mais seulement des personnages ordinaires, pas forcément pires ou meilleurs que quiconque, que les circonstances amènent parfois à faire des choses qui sortent de l’ordinaire. Tous ces gens pourraient être n’importe qui ; on les reconnaît dans la rue, on les croise dans les commerces, on leur dit bonjour dans la cage d’escalier. On les connaît, bien sûr, et c’est pour ça qu’il est si facile de les comprendre. Et quand ce qu’ils vivent est raconté par la plume de Pierre Lemaitre, on obtient exactement ce dont je parlais plus haut : un grand roman populaire !

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