Le bonheur est au fond du couloir à gauche

 

J.M. Erre

Buchet·Chastel. 2020.

4^e de couverture :

Depuis l’enfance, Michel H. montre une fidélité remarquable à la mélancolie. Mais le jour où sa compagne le quitte, il décide de se révolter contre son destin chagrin. Michel se donne douze heures pour atteindre le bien-être intérieur et récupérer sa bien-aimée dans la foulée. Pour cela, il va avoir recours aux pires extrémités : la lecture des traités de développement personnel qui fleurissent en librairie pour nous vendre les recettes du bonheur…

Quête échevelée de la félicité dans un 32 m² cerné par des voisins intrusifs, portrait attendri des délices de la société contemporaine, plongée en apnée dans les abysses de la littérature feel-good, Le bonheur est au fond du couloir à gauche est un roman qui vous aidera à supporter le poids de l’existence plus efficacement qu’un antidépresseur !

Mon avis :

Encore un auteur qui n’en est pas à son premier livre, mais que je découvre avec celui-ci. Et je vais être franc et direct : heureusement, c’est très court !

C’est un peu méchant, et j’imagine que cet ouvrage plaira à certains lecteurs, mais comme indiqué juste au-dessus, c’est mon avis, et je le partage !

En vérité, ce roman n’est pas absolument mauvais, et il m’a même arraché quelques sourires en divers endroits. Il faut dire que le thème est intéressant, mais je trouve qu’il n’est pas assez exploité. Cependant, ce n’est pas ce qui m’a le plus dérangé, dans ce bouquin.

Peut-être avez-vous déjà vu des images d’archive dans lesquelles on voit un artiste de music-hall qui met en scène un individu qui bredouille. Bourvil l’a magnifiquement fait dans son sketch « L’eau ferrugineuse », par exemple. Sur la durée d’un numéro, ça peut être très drôle, mais imaginé un spectacle d’une heure trente comme ça… Ben… c’est un peu l’effet que m’a fait ce roman.

Le narrateur, Michel H., est un jeune homme très perturbé psychologiquement, à tel point qu’à aucun moment il paraît « normal ». Et tout le récit se déroule sous cet angle. J’avoue que ça m’a fait pas mal rire, au début, mais après une trentaine de pages, ça commence à être lourd. Bien sûr, cette approche permet d’amener beaucoup d’humour au sujet, mais finalement sans vraiment de profondeur, ni même l’ébauche d’une étude sociologique en toile de fond. Il y a une bonne poignée d’humoristes qui font bien mieux avec ça, à commencer par Blanche Gardin, s’il faut n’en citer qu’une. Mais surtout, J.M. Erre utilise les mêmes deux ou trois ressorts comiques page après page. Comme je disais à propos des bredouilleurs… au bout d’un moment, on a envie de lancer des tomates !

La quatrième de couverture avait suscité chez moi un certain intérêt, mais je sors plutôt déçu de ce petit livre. Ceci dit, que cela ne vous décourage pas, nous n’avons pas tous les mêmes goûts, et nous ne rions pas tous des mêmes choses. De plus, il y a quelques bonnes trouvailles, alors, si le cœur vous en dit…