Luis
Sepúlveda
Traduit
de l’espagnol (Chili) par Bertille Hausberg
4e
de couverture :
Aladino
Garib dit le Turc, petit commerçant palestinien, débarque à Puerto
Eden, au plus profond du détroit de Magellan, et c’est de sa lampe
que surgissent comme par magie des contes magistraux, de merveilleux
romans miniatures et des histoires comme Luis
Sepúlveda
en a le secret.
On
y rencontre des personnages inoubliables dans leur dignité et leur
humanité. On y retrouve, entre autres, un dentiste et son ami, vieux
chasseur de jaguars et amateur de romans d’amour, une dame grecque
d’Alexandrie, un marin de Hambourg amoureux, un fabricant de
miroirs dans un hôtel lentement dévoré par la forêt amazonienne,
aux confins de l’Équateur et de la Colombie, avant de partir pour
une Patagonie que les fantômes de Butch Cassidy et Sundance Kid
hantent encore grâce à un chien bien dressé et un astucieux
découvreur de trésor.
L’auteur :
Luis
Sepúlveda
est
né à Ovalle, au Chili, le 4 octobre 1949. Son premier roman, Le
vieux qui lisait des romans d’amour
(1992), a été traduit en trente-cinq langues et adapté à l’écran
en 2001.
Comme
beaucoup d’auteurs sud-américains, son écriture est fortement
marquée par les différents contextes géopolitiques qui se sont
succédé, notamment aux cours années 70.
On y retrouve aussi un engagement fort pour l’écologie et la
défense des peuples premiers, mêlé à un goût du voyage prononcé.
Emprisonné
sous la dictature du général Pinochet, condamné à vingt-huit ans
de prison pour trahison
de la patrie, conspiration subversive et appartenance aux groupes
armés,
il sera libéré grâce à l’intervention d’Amnesty
International
et sa peine de prison sera commuée en huit années d’exil en
Suède. En fait, Luis
Sepúlveda
voyagera
à travers l’Amérique du Sud avant de s’installer en 1982 en
Europe.
Il
vit aujourd’hui en Espagne, dans les Asturies, et milite à la
Fédération internationale des droits de l’Homme.
Mon
avis :
Sans
doute à cause de son histoire dont les mouvements n’ont pas fini
de secouer les âmes de cette partie du globe, l’Amérique du Sud
engendre bien souvent des écrivains dont la plume est assez fine
pour aller fouiller au plus profond des moindres ridules de leurs
personnages afin d’en extirper le suc même de leur humanité.
C’est ce qui leur donne cette incomparable présence.
Ceux
que nous invite à côtoyer Luis Sepúlveda sont d’une
réalité presque tangible, le temps de quelques pages. D’une
nouvelle à l’autre, on croise une foultitude d’individus, chacun
avec son caractère, ses rêves et ses désillusions. Aussi variés
soient-ils, ils ont en commun cette âpreté des gens qui connaissent
la valeur de la vie, parce qu’ils ont dû trimer pour y arriver,
parfois se battre avec des armes ou avec des mots, parce qu’ils
savent que la mort n’est jamais bien loin. Cette conscience de la
proximité de la mort, est-ce cela qui les apaise, calme leurs
douleurs et met de la couleur à leurs rêves ?
Quels
que soient les événements qui ont creusé des rides dans leur
visage, noué leurs muscles par trop de servitude ou tari leurs
larmes par trop de chagrin, les personnages de ces quelques nouvelles
sont riches d’humanité et d’espérance, et leurs mythes forgent
les légendes du passé comme leur foi en l’avenir. Ces textes
courts sont autant de tranches de vie magnifiquement racontées, avec
une humilité qui place les protagonistes de l’histoire bien
au-devant de l’auteur. Et c’est en cela que Luis Sepúlveda
est un merveilleux conteur.
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