Graine de sorcière

 

Margaret Atwood

Robert Lafont. 2019.

Traduit de l’anglais (Canada) par Maggie Doyle.






4e de couverture :

Injustement licencié de son poste de directeur du festival de Makeshiweg, au Canada, alors qu’il mettait en scène La Tempête de Shakespeare, Felix décide de disparaître. Il change de nom et s’installe dans une maisonnette au cœur de la forêt pour y panser ses blessures, pleurer sa fille disparue. Et préparer sa vengeance.

Douze années passent et une chance de renaître se présente à Felix lorsqu’on lui propose de donner des cours de théâtre dans une prison. Là, enfin, il pourra monter La Tempête avec sa troupe de détenus et tendre un piège aux traîtres qui l’ont détruit. Mais la chute de ses ennemis suffira-t-elle pour qu’il s’élève à nouveau ?

Le nouveau roman de Margaret Atwood, la grande dame des lettres canadienne au succès phénoménal, est un hommage à Shakespeare à travers une prose sublime, déchirante et drôle à la fois.



Mon avis :

Comme je le dis souvent aux lectrices et lecteurs qui passent dans nos rayons : « on ne peut pas lire tous les livres ». C’est une évidence ! Margaret Atwood est une autrice extrêmement connue, chez elle, au Canada, et un peu partout depuis le succès de la série tirée d’un de ses romans : La servante écarlate. Jusque-là, je n’avais encore jamais rien lu d’elle. Graine de sorcière est dont mon premier.

Ayant côtoyé le milieu du théâtre de très près, je ne pouvais qu’être attiré par ce roman qui parle de Shakespeare, et plus précisément de sa pièce « La tempête » que j’ai eu la chance de voir dans la langue de son auteur, à une époque où mon anglais n’était pas encore trop rouillé (en 1982, sauf erreur). Ceci dit, même si l’on ne comprenait pas tout de façon littéraire, la poésie de la pièce et sa mise en scène suffisaient au plaisir des spectateurs.

Mais revenons-en au bouquin ! Nul besoin d’être féru de théâtre pour l’apprécier. Il s’agit avant tout d’une histoire de vengeance et de machination. Il n’y a pas besoin d’être un spécialiste de la mise en scène pour se délecter de voir comment Felix, en bon joueur d’échecs, monte sa stratégie et place ses pions. Mais en dehors de la machination qu’il lui permettra de se venger de ses ennemis, on savourera surtout la relecture qu’il fait de la pièce de Shakespeare et la manière dont il pousse les « détenus-comédiens » à s’approprier un texte qui est à mille lieues de leurs préoccupations. Et là, il est vrai que posséder certaines références permettra d’en apprécier toutes les nuances.

Les plus jeunes trouveront peut-être le style un peu daté, mais il correspond assez bien au narrateur (Felix) et on oublie assez vite ce côté un peu « académique » si l’on se laisse emporter par l’intrigue.

Ce n’est pas, pour moi, un livre absolument indispensable, cependant j’ai passé un agréable moment de lecture. Mais si ce roman n’est pas réservé aux « théâtreux », il faut reconnaître que le noyau de cette histoire (l’œuvre de Shakespeare) ne parlera pas forcément à tous les lecteurs.



 




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