Helen
Zahavi
4e
de couverture :
Réédition
− longtemps attendue − du premier roman noir signé
Helen
Zahavi
(1991)… et du dernier en date des ouvrages de littérature à avoir
fait l’objet d’une demande d’interdiction au Parlement de
Londres, pour cause d’immoralisme… Un classique absolu du genre.
Un
petit livre indispensable à toutes celles qui, fatiguées de se
faire peloter dans le métro, rêvent de montrer aux mecs de quel
bois elles savent se chauffer, pour peu qu’on les pousse à bout.
L’auteur :
Helen
Zahavi
est née à Londres en 1966. Elle débute sa carrière par la
traduction de romans russes en anglais. Dirty
week-end
est son premier roman. Publié
en 1991, il
fait polémique dans la presse britannique, notamment dans The
Sunday
Times,
et fait l’objet d’une demande d’interdiction auprès du
Parlement. L’œuvre est attaquée par Salman
Rushdie,
mais défendue par Naomi
Wolf
(cf. : Wikipédia). Il devient un best-seller et sera adapté au
cinéma en 1993 par Michael
Winner.
Du
même auteur, on connaît True
Romance,
paru en 1996 en France, Donna
et le gros dégoûtant
(1998) et Brighton
Boy
(2013)
Helen
Zahavi
travaille et vit actuellement à Paris.
Mon
avis :
Au
moment où la parole des femmes se fait entendre de plus en plus
fortement, ce roman vieux de dix-huit ans reste complètement dans le
ton de l’actualité. Les choses ont-elles à ce point si peu évolué
que cette rage ne semble pas vieillir ?
Dirty
week-end est d’une noirceur jubilatoire pour toutes celles qui
ont été confrontées au moins une fois à la bêtise agressive de
mâles arrogants shootés à la testostérone (y en a-t-il à qui ce
n’est jamais arrivé ?). Et pour tous les mecs qui ne font pas
partie de cette catégorie. Même si l’on se dit que l’héroïne,
Bella, n’est pas la fille la moins névrosée qu’on n’ait
jamais croisée, l’écriture d’Helen Zahavi nous agrippe
avec la hargne folle des désespérés et l’on a tôt fait
d’exhiber notre empathique reconnaissance en criant à chaque
nouveau crime qu’elle commet : « Je suis Bella ! »
Il
faut dire que les spécimens de l’engeance masculine qu’elle
rencontre ne sont pas piqués des hannetons. Dans le genre névrosé,
ils ne rendent rien à Bella, sinon que dans tous les cas, ce sont
eux les agresseurs. Bella ne fait que se défendre… Enfin, pas
seulement !
Oui,
elle a beaucoup subi, elle a été malmenée par la vie et les
hommes, avant de décider un jour qu’elle en avait assez. A-t-elle
sa part de responsabilité, ou est-ce seulement la « faute à
pas d’chance, ou à la société ? » Chacun en jugera,
mais ce n’est pas le propos du livre. Bella est fragile, elle a
toujours eu peur, s’est toujours sentie dans la peau d’une
victime, incapable de réagir. Jusqu’au jour où survient le geste
de trop ! Alors Bella se rebiffe ! Bella part à l’attaque
et chasse le prédateur.
C’est
immoral, « politiquement incorrect », mais terriblement
jouissif ! Bon ! Faudrait quand même pas que ce court
roman soit pris au premier degré et pris en exemple, parce qu’on
verrait la population masculine fortement diminuer, ce qui ferait
peut-être la joie des fabricants de sex-toys, mais ne serait pas
forcément bon pour l’équilibre de l’espèce humaine. S’il
reste encore trop de types incapables de remettre en question
l’éducation machiste qu’ils ont reçue, j’ose espérer que les
nouvelles générations ont évolué, du moins parmi les sociétés
où les femmes ont droit à la parole, celle-ci restant sans aucun
doute la meilleure des armes.
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